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17/04/2013
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Dieudonné, Valls, Hollande : Racisme, diversion et manœuvres contre les travailleurs
Le racisme de Dieudonné, ami intime de Jean-Marie Le Pen, est insupportable comme tous les racismes. Dire que les Juifs sont responsables de tous les maux est stupide et cherche à flatter toutes les rancœurs entretenues depuis des années par l’extrême-droite. Dieudonné fait ainsi son business en attisant les haines, en flattant la bêtise. Son discours ne bouscule en rien le système, bien au contraire. Il est l’ennemi de tous les exploités et opprimés quelles que soient leur origine, leur couleur de peau ou leur religion. Valls l’est tout autant, lui qui voudrait poser à l’antiraciste. Ils sont deux faces d’une même pièce.
Diversion et manœuvres
Valls en champion de la lutte antiraciste ? Quelle hypocrisie, lui qui voulait des « blancs, des white et des blancos » à Evry, lui qui se glorifie d’avoir expulsé plus de sans-papiers que Sarkozy. Lui qui ne lésine pas sur les propos racistes à l’encontre des Roms ? Mais de qui se moque-t-on ? Les délires racistes de Dieudonné doivent être combattus mais l'interdiction de ses spectacles ne sert pas à cela... Elle pourrait même les renforcer !
En fait, le gouvernement met en place une entreprise de diversion pour mettre au second plan les sujets qui peuvent dresser les travailleurs contre lui : le chômage et les nouveaux milliards de cadeaux au patronat, avec le « pacte de responsabilité » annoncé par Hollande. Pendant que les médias nous rebattent les oreilles avec le duel Valls-Dieudonné ou avec les psychodrames de vaudeville élyséens, le pouvoir voudrait nous détourner des vraies questions, les souffrances et les difficultés, conséquences de sa politique anti-ouvrière.
Un pacte contre les travailleurs et la population
Pendant que ces saltimbanques amusent la galerie ou distillent leur venin, Hollande accélère les attaques contre le monde du travail en invitant le patronat à un pacte de responsabilité. Ainsi qu’il l’a confirmé lors de sa conférence de presse, il part en guerre contre la Sécu et la protection sociale en offrant 30 milliards d’euros aux patrons en diminuant, une fois encore, les cotisations sociales. Ces cotisations sont une partie de notre salaire et Hollande veut en faire directement cadeau aux patrons. Il le justifie au nom de la course à la compétitivité, en réalité la course au profit qui entraine le chômage et diminue les salaires. Pour compenser les financements, il veut faire encore payer les salariés par la hausse de la TVA dès ce début d’année et demain par de nouvelles hausses déjà annoncées.
Ne nous laissons pas diviser
Le racisme est une arme pour diviser les victimes de la politique des classes dominantes et de leur Etat. Nos ennemis, ce sont les dirigeants du CAC 40, ces 40 voleurs qui ont vu leurs salaires s’élever en moyenne à 3,48 millions d’euros annuels en 2013. Notre ennemi, c’est ce gouvernement qui est docilement à leur service. Le racisme est un piège dangereux.
Loin de tomber dans ce piège nous devons construire la solidarité, nous rassembler, faire converger nos luttes comme cela se fait autour de la bataille des Goodyear avec la CGT d’Arcelor Florange, les Fralib, les PSA, les Ford, Petroplus. Tout ce qui est un pas vers la convergence est un pas dans le bon sens pour imposer l’interdiction des licenciements pour défendre les emplois, s’opposer aux suppressions de postes, à la casse de la Sécurité sociale, aux politiques d’austérité.
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Un peu partout en Europe, nous assistons à un retour de l’extrême droite et de ses idées. Si elle n’est pas au pouvoir comme en Hongrie,ou en Autriche, elle réalise des scores électoraux non négligeables. De Russie jusqu’en France, les agressions physiques commises par des petits groupes fascistes contre des militants ou contre des passants un peu « trop basanés » se multiplient.
Certains partis politiques n’hésitent plus à s’aligner sur les déclarations populistes et la réthorique d’extreme droite. D’un gouvernement à l’autre on continue de traquer, d’enfermer et d’expulser les sans-papiers ou les roms tout en se défendant de toute forme de racisme. Même si l’extrême droite n’est pas au pouvoir, il faut bien constater que beaucoup de ses idées ont réussi à s’imposer. Nous croyons qu’il est encore temps de s’inquiéter et d’inverser la tendance.
Démonter et inverser les logiques racistes, nationalistes, autoritaires, patriarcales… voilà l’urgence du travail antifasciste. Si nous n’arrivons pas à casser la division que le pouvoir s’emploie à maintenir parmi nous, en désignant notre voisin ou notre collègue trop « bronzé » comme responsable de la crise, comment espérer en finir avec le règne des inégalités, de l’exploitation et de l’oppression ?
Le retour des réacs et des fachos
Si les propos racistes débordent d’un peu partout, c’est bien qu’il y a un contexte qui rend cela possible. Nous venons de vivre une séquence politique, autour des mobilisations contre le mariage pour tous qui a redonné confiance à l’extrême droite. La violence des propos homophobes, les liens — y compris coude à coude dans les manifestations — entre la droite et de l’extrême droite tissés ces derniers mois, leur capacité retrouvée à prendre la rue, ont profondément modifié la situation politique en France.
Tout cela s’est préparé durant les années Sarkozy, au cours desquelles les glissements et les dérapages xénophobes ont servi de système de communication. Que l’on se souvienne du discours de Dakar où il affirmait que « l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire » ou des discours de la campagne présidentielle de 2012 (inspirés ou écrits par Patrick Buisson... ancien directeur de la rédaction de Minute !). On pourrait encore évoquer les divers propos des ministres du gouvernement Sarkozy (Hortefeux, Guéant ou Morano), et on pourra ajouter à cela — entre autres — l’emballement législatif anti-immigréEs qui a marqué cette période.
Derrière les postures, les renoncements
Aujourd’hui les propos de l’actuel ministre de l’Intérieur Valls, en particulier sur les Roms, ne dénotent pas tout à fait dans le tableau. Tout cela n’est pas à mettre au même niveau, mais participe d’une ambiance malsaine.
C’est presque une banalité de le dire, mais la crise qui frappe aujourd’hui les peuples en France et en Europe nourrit ce genre de dérives. Son développement, le développement du chômage engendre la montée de l’extrême droite presque partout en Europe, une montée qui s’accompagne d’une stigmatisation croissante des populations étrangères, qui peut aller parfois, comme en Grèce, jusqu’aux ratonnades, voire au meurtre...
Face à cette situation, les postures indignées ne peuvent suffire. La participation à un meeting, de Manuel Valls au côté de la Garde des sceaux pour dénoncer les attaques dont elle est victime, ressemble à une farce. Car face à la montée de l’extrême droite, Manuel Valls ne fait pas parti de la solution, mais plutôt du problème. Un problème qui est bien la politique du ministère de l’Intérieur et plus largement d’un gouvernement, dont on peut se demander ce qu’y fait Christiane Taubira.
S’attaquer aux racines
La réponse à la situation demande des réactions sérieuses. Combattre l’extrême droite et ses idées sur tous les terrains, et s’engager résolument dans une lutte qui s’attaque au terreau dont se nourrit l’extrême droite. On ne lutte pas contre le racisme en expulsant des jeunes lycéens, ni en détruisant des campements de Roms. On ne combat pas l’extrême droite en menant une politique toujours plus sécuritaire et toujours plus répressive. On ne combat pas la droite en menant une politique de droite. On n’est pas de gauche en étant aux ordres du Medef.
Il est temps de changer de logiciel. Et si on essayait de s’en prendre aux patrons plutôt qu’aux immigréEs ? Si on finançait l’éducation, plutôt que les entreprises au nom de la « compétitivité » ? Si on taxait Bolloré, Arnault et tous leurs copains du CAC 40, plutôt que les salariéEs, les chômeurEs et les retraitéEs ?
Il y a urgence à mener une réelle politique sociale, de redistribution des richesses, qui n’hésite pas à s’en prendre aux plus riches... Cette politique n’aurait pas besoin de boucs émissaires pour masquer les désastres sociaux qu’elle engendre.
Tous ensemble, ya basta !
Pierre Baton
17/04/2013
5 néo-nazis de Troisième Voie attaquent un bar à Lille et blessent 3 personnes